Alessandro Sgobbio : piano
Xuan Lindenmeyer : contrebasse
Frédéric Chapperon : batterie
Xuan Lindenmeyer : contrebasse
Frédéric Chapperon : batterie
Pianiste Italien installé à
Paris, Alessandro Sgobbio est un musicien qu’on espère voir à l’avenir
davantage exposé, car la musique qu’il compose tout comme son jeu lumineux
méritent d’être partagés avec le plus grand nombre. Charm est le premier album du trio qu’il forme avec Frédéric
Chapperon et Xuan Lindenmeyer.
L’ensemble des pièces ont été
composées par le pianiste, qui se place en pointe de sa formation, une posture
plus liée à l’écriture et à l’esthétique musicale qu’à une volonté de se mettre
en avant. Pour preuve les parties qu’il confie à sa section rythmique. Le
morceau rythmé « Creosotechromies » s’achève par une longue partie
durant laquelle piano et contrebasse accompagnent une prise de parole de
Chapperon. Divisé en deux parties distinctes, l’une douce et mélancolique,
l’autre articulée autour d’un riff plus tendu, « Martyrlied » est
porté sur toute sa durée par une contrebasse qui prend tour à tour en charge
les parties centrales, l’une mélodique et l’autre rythmique. Pour autant, le
soliste principal reste Sgobbio, dont on prend beaucoup de plaisir à découvrir
la personnalité. Voici un pianiste qui sait se faire discret, en restant
majoritairement dans des zones de jeu où l’expression mélodique s’élève à peine
d’une prise en charge de la substance musicale. Son territoire est en premier
lieu situé au cœur du jeu collectif. Il y articule un jeu lisible ou les motifs
et les successions d’accords donnent les directions à suivre et définissent les
couleurs. Et même s’il est çà et là l’auteur de phrases originales et
magnifiques, comme sur le solo dont il orne la pièce d’ouverture,
« Criméeide », il se concentre principalement sur la mise en place
d’un son global, pour que le trio puisse développer collectivement son univers.
De cette démarche résulte un
disque moelleux, dont la richesse ne réside pas dans une succession de moments
de bravoure mais plus dans la construction collective de tableaux
impressionnistes au sein desquels de grands espaces sont laissés à disposition
de l’auditeur, pour qu’il y flâne. La musique est parfois cinématique, comme
sur « Heiland Islands » ou « La rentrée », parfois jouée
avec délicatesse et précaution, comme sur les très belles ballades
« Anjalogie » et « Malborough ». Dans un cas comme dans
l’autre, elle respire et reste caractérisée par un compromis trouvé entre son
dépouillement et sa motricité.
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